La peinture comme matière première de la liberté
« Tapies dans l’ombre, les expériences de l’enfance habitent nos imaginaires, les racines se trouvent là, comme toujours. Mais, surtout c’est cette chaîne de montagnes, plus présente que tout le reste par son
écrasante réalité, qui a peu à peu façonné mon univers parce que j’ai grandi tout à son pied. Moi ici, petit, et ce vaste monde inconnu, minéral, enneigé, dangereux et empli de mystère, monde qui s’étendait loin au-dessus et tout autour, et où il était défendu de s’aventurer seul.
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Il s’agit de peinture figurative.
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J'évolue dans un panorama de paysages imaginaires et fantastiques, presque inhabités, où le minéral prédomine presque toujours. Mes origines montagnardes et les peintres anciens ont une grande influence sur l'esthétique de ma peinture, teintée d'antique et peut-être parfumée d'un certain romantisme.
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Je mets en scène les forces telluriques, les éléments. Je convoque les espaces reculés et difficiles d'accès. Je convoque le fantastique des contrées inconnues. J'interroge l'impact de l'humain sur le monde qui le porte.
J'ai un intérêt pour les civilisations anciennes et pour ce qu'il en reste dans le paysage aujourd'hui. Pour ce sentiment devant des structures qui ont traversé le temps. Il me semble éprouver un sentiment semblable, voire décuplé, à l'idée que les grands reliefs sont, eux aussi, de vastes vestiges et que nous les habitons.
J'ai une passion pour les cartes de géographie et pour la géologie, pour la façon dont un paysage se trouve façonné.
Ce qui m'intéresse, c'est le relief. Faire naître pierre après pierre, touche par touche, un relief. Créer une montagne, la faire grandir, se développer, s'effriter, créer un endroit plausible du point de vue géologique. Étant maître du temps et de l'espace, je joue à Dieu. La Terre est une force tranquille fascinante. Mais celle-ci n'est pas toujours tranquille. Mue par le temps et les forces souterraines, la matière se soulève, se plisse, s'écrase en tous sens… En un sens, tout comme la peinture.
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Je porte une attention particulière à la lumière et à l'éclairage. La composition est pensée autour de cet effet. Quel que soit le sujet, la lumière est traitée de manière presque théâtrale. Le format est une scène et je n'hésite pas à déplacer les éléments pour les éclairer, à placer des sources de lumière indéfinies, tels des projecteurs invisibles. Tout se passe comme dans un théâtre. Ainsi, je me trouve dans les positions entremêlées de l'auteur, du metteur en scène, du technicien et au bout d'un certain temps, même, du public. Je peins pour créer des choses que j'aimerais voir.
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Thomas AGNELLET
Thomas Agnellet.
Né en Janvier 1990, je grandis au pied des montagnes des Aravis dans le village de La Clusaz situé en Haute-Savoie.
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En l'année 2010 j'obtiens un diplôme en communication graphique.
Je pars faire des études de dessin, illustration et peinture à Nantes où j'intègre le cours Pivaut durant quatre années.
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En l'année 2014 je sors de l'école et m'établis un temps à Nantes.
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Puis je m'installe plusieurs années au sein d'un co-working d'artiste à Rezé.
En l'année 2018 je pose mes pinceaux dans le Berry. Une région couverte d'étangs et de forêts, un pays de sorcières et de granges à l'abandon.
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Je me consacre à la rénovation d'une ancienne bergerie submergée de ronces, qui deviendra mon atelier.
En l'année 2024 je suis toujours au même endroit.
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